Découvrez l’histoire de la colonisation espagnole en mer des Caraïbes
Un voyage en République Dominicaine ne peut se faire sans une initiation à l’histoire du continent américain. Bellavista toutes les clefs qui vous permettront de comprendre comment s’est façonné ce continent si énigmatique.
Les conquistadors sont intéressés par le goût de l’aventure, les mines d’or et argent ainsi que les fortunes promises. Toutes ces récompenses vont en faire tourner la tête de plus d’un. Il ne faut pas non plus oublier la disparition des Incas, des Aztèques et l’esclavage de masse qui s’en est suivi. Embarquons tout de suite dans un voyage dans les relations complexes entre l’Espagne et ses colonies des ‘Indes’. En 1492 Christophe Colomb convainc les Rois Catholiques de financer le pari fou du Génois. Le 3 août de la même année, il part de la banlieue de Huelva en Andalousie en direction de la Chine. Le but de l’expédition est de trouver des nouvelles routes en Atlantique afin de rejoindre les comptoirs asiatiques plus rapidement. A bord de la Pinta, la Niña et la Santa Maria, Cristobal Colón arrivera tout d’abord aux Bahamas dans l’archipel des Lucayes. Il va entreprendre d’autres escales qui l’emmèneront à Cuba et sur l’île d’Hispaniola dans l’actuelle République Dominicaine.
La conquête des Espagnols en Amérique s’est effectuée en trois étapes clefs. L’annexion des Antilles et Porto Rico par Colomb lors de son deuxième voyage. Il y aura ensuite la Nouvelle Espagne au Mexique en 1520 et l’éradication des Incas au Pérou en 1530.
Dès le deuxième voyage, Christophe Colomb était passé de la découverte à la colonisation. Les Petites Antilles ont été prises d’assaut avec dix-sept bateaux et une administration sera installée le lendemain de leur arrivée. A la mort du Roi d’Espagne Ferdinand le Catholique, les petites Antilles vont remplacer l’Andalousie dans l’exploration et l’annexion du continent américains qui comptent déjà des millions d’habitants. Le bâtiment administratif sera longtemps à la Nouvelle Grenade. Lors de son dernier voyage, Colomb va découvrir l’ Amérique Centrale et plus particulièrement le Guatemala. L’est la première fois que le l’homme va toucher la terre ferme! Le Génois mourra en 1506 à Valladolid persuadé d’être allé plusieurs fois en Asie. Cependant, depuis quelques années ses contemporains pensaient sérieusement qu’un nouveau continent a été découvert. En 1507, le nouveau continent va être baptisé en hommage à Amerigo Vespucci, un navigateur rival de Colomb.
La fièvre des conquêtes va s’emparer de toute la péninsule ibérique. Il faudra donc signer le traité de Tordesillas qui partagera l’Amérique et les îles de l’Atlantique. Le Cap Vert, les Açores, Madère et le Brésil en Amérique du Sud reviendront au Portugal. Le reste sera pour les Espagnols. En 1518 Hernán Cortés appareille Cuba avec onze bateaux, cent cinquante espagnols, plus de trois cents esclaves ainsi que des chevaux. Il arrivera au Mexique quelques semaines plus tard mais sera chassé. L’équipage reviendra encore plus lourdement armée et obtiendra un lopin de terre dans l’actuel État du Veracruz. Les couronnes aztèques seront méthodiquement soumises une à une. L’ empire colonial espagnol commence à prendre une forme officielle et établie. Ce sera le commencement de la Nouvelle Espagne. Quelques années plus tard, Pizzaro atteindra le Pérou. Il complotera contre l’empereur Atahualpa en tendant un guet-apens. Une fois enlevés et faits prisonnier, les Espagnols demanderont une rançon énorme pour la libération de l’empereur. Les Incas se saigneront pour libérer leur chef, mais les Espagnols vont l’exécuter et récupérer les richesses. La guerre est déclarée, mais les populations indigènes d’Amérique ne vont pas faire long feu, et pourtant les Espagnols n’étaient que moins de deux mille.
En moins de vingt ans, deux empires immenses, bien organisés et très peuplés, s’effondrent sous les coups d’aventuriers dont les effectifs n’ont jamais dépassé mille hommes. On s’est souvent interrogé sur les raisons d’une victoire aussi facile. On peut relever trois sortes de raisons qui expliquent ce succès. Tout d’abord, la supériorité technique des Espagnols qui compenserait leur infériorité numérique. L’avantage des Espagnols était certain, mais non déterminant. À la longue, la disproportion numérique aurait dû jouer en faveur des Indiens. Mais de toute autre portée étaient les facteurs religieux, ces croyances qui plaçaient les Indiens dans un état de moindre résistance psychologique : ils attendaient le retour imminent de dieux qu’ils eurent tendance à identifier avec les Européens. Il ne faut pas négliger, enfin, les aspects politiques : les Espagnols ont exploité les rivalités locales, le ressentiment qu’Aztèques et Incas avaient suscité chez les tribus soumises.
Nous parlons beaucoup de ce que les navigateurs ont fait, mais qui étaient les équipes agissaient en sous-main? Qui sont les conquistadors? Ce sont des hommes de la moitié sud de la péninsule, en dessous de Madrid. Majoritairement des ruraux qui travaillent dur dans les champs. Les jeunes sont ceux qui ont été les plus réceptifs aux promesses de gloire et de fortune de la royauté de Castille. Il ne faut pas sous-estimer d’autres motivations. Le goût de l’aventure, chez eux, est déterminant : ils cherchent la source de l’éternelle jeunesse, le royaume du Dorado! Rares sont ceux qui ont reçu une instruction élémentaire. Ils viennent de milieux sociaux modestes et il n’y a parmi eux aucun noble. Presque tous les conquistadors ont été séduits par les paysages d’Amérique où ils ont cru trouver un paradis qui leur rappelait les pays de légende de l’Antiquité ou des romans de chevalerie, comme le montrent les noms qu’ils ont donnés à certaines de ces régions : la Floride, la Californie, le fleuve des Amazones…
Les colonies espagnoles forment à présent un gigantesque empire qui a pour conséquence la disparition de deux civilisations originales, celle des Aztèques et celle des Incas, ainsi que la mort d’une grande partie de la population autochtone. Les Européens ont introduit en Amérique des maladies contagieuses, jusque-là inconnues. C’est ce choc microbien qui a provoqué l’effondrement de la population amérindienne. Les populations étaient malades et prisonnières, vouées à un travail forcé jusqu’à la mort. Dès le début, des voix s’étaient élevées en Espagne pour dénoncer les méthodes de colonisation et l’exploitation des Indiens. Professeur de théologie, Vitoria conteste en 1539, la plupart des titres qu’invoquent les Espagnols pour légitimer la colonisation. Un religieux dominicain, Bartolomeo de Las Casas, juge le système colonial comme intrinsèquement pervers. Ses efforts aboutissent en 1542, quand les Lois nouvelles rappellent solennellement l’interdiction de réduire les Indiens en esclavage, mais la mesure provoque la révolte armée des colons du Pérou. Ces soldats, religieux se considèrent supérieurs et vont commencer à penser à un statut particulier, détaché de la Castille afin de pratiquer l’esclavage. En 1550, le Roi d’Espagne Charles Quint demande à une commission composée de hauts fonctionnaires et de théologiens de revoir l’ensemble du dossier ; c’est ce qu’on appelle la controverse de Valladolid. L’humaniste Sepúlveda justifie la colonisation en insistant sur les sacrifices humains et la pratique du cannibalisme, pour conclure à l’infériorité des Indiens et à la nécessité de les placer sous tutelle. Bartolomeo de Las Casas réfute les thèses de son adversaire à partir de sa propre expérience : les Indiens ne sont pas plus barbares que les Européens. L’esclavage ne sera aboli qu’au XIXe siècle.
L’Espagne et les colonies, ce ne sont pas seulement les Amériques mais aussi quelques territoires oubliés au cours de l’histoire. Penchons-nous sur une histoire étonnante. Une poignée de personnes, au nord de l’Andalousie ont comme patronyme, Japón… Japon! Comment cela est-ce possible? En Espagnol, ce mot ne désignait rien d’autre en particulier que le pays du soleil levant. Découvrons l’histoire du premier diplomate japonais, 支倉六右衛門常長 Hasekura Tsunenaga.
Au cours du XVIe siècle, les Espagnols commencèrent à entreprendre de nombreux voyages trans-pacifique depuis la Nouvelle Espagne jusqu’en Asie. Leur base territoriale sera les Philippines, encore aujourd’hui, les Philippins sont très religieux. Manille sera définitivement le point de départ des expéditions espagnoles en Asie, cependant, à cause du mauvais temps, de nombreux bateaux s’échouent sur les côtes Japonaises… L’Espagne prendra ces désastres comme une opportunité d’initier un premier contact avec les Nippons. Bien évidemment, les Espagnols vont tenter une évangélisation du pays, mais tout ne vas pas se passer comme prévu. Les évangélistes de Rome avaient déjà irrité les Japonais quelques années auparavant. De plus, les Portugais et les Hollandais sont déjà dans la seule ville autorisée aux étrangers, Nagasaki. Le Japon affiche complet! Nous parlons de la conquête coloniale Portugaise et de leur histoire avec l’Asie dans cet article Bellavista. Les Japonais sont très renfermés sur eux-mêmes, mais ils commercent volontiers. Le tort des Européens Catholiques fut d’imposer le christianisme aux Japonais. Selon la loi en vigueur, toute conversion à une autre religion que le shintoïsme vaut plusieurs décennies de prisons, puis la peine de mort. Personne ne rigolait au pays du soleil levant car les peines étaient bel et bien appliquées. Les japonais étaient d’autant plus méfiants des Européens qu’ils avaient déjà annexé Macao, Goa et une partie des Philippines… qui étaient Japonaises. Nous pouvons noter qu’être laïque était mal vu mais respecté par la société japonaise, au même titre que d’avoir une autre religion.
En 1613, les Japonais vont tenter d’ouvrir une ambassade en Nouvelle Espagne et en Espagne continentale. C’est Hasekura Tsunenaga qui est mandaté pour cette mission car il a appris l’espagnol à une vitesse fulgurante. L’objectif de l’ambassade japonaise est à la fois de discuter d’arrangements commerciaux avec la couronne espagnole à Madrid, rencontrer le Pape à Rome et y établir une deuxième représentation. Les japonais, fins et stratèges, ont très vite comprit « l’organigramme » de l’Europe. Ils ont fait un dessin et ont déduit que c’était le Vatican qui possédait les ressources financières, donc, qui élaborait les décisions les plus importantes. Le shogun japonais construira le plus grand bateau de l’époque et partira avec quasiment 200 personnes à bord. Une cinquantaine de samouraïs (guerriers émérites, représentant diplomatique du Japon), une centaine de marchands japonais et une petite cinquantaine d’Espagnols qui rentrent pour donner leurs rapports à la Couronne. Hasekura va quitter ses compagnons japonais et se préparer à rencontrer le Pape. Au cours de sa préparation, il va se convertir et enseigner le Japonais aux Andalous. C’est à ce moment là qu’une poignée d’Espagnols adopteront le patronyme de Japón en signe d’amitié envers leur nouveau concitoyen. Le Japonais va aller à Rome après de nombreuses tentatives infructueuses et écrira dans sa lettre « J’offrirai mon domaine comme base pour votre travail de missionnaire. Envoyez autant de padres que possible. » La mission diplomatique japonaise ne marchera pas pour plusieurs raisons. Le Vatican n’est pas du genre à s’ouvrir à n’importe quel étranger, et cela, les nippons ne l’avaient pas compris. Ensuite, la présence japonaise commençait à exacerber les Italiens, les Espagnols et les Français. Chacun se renvoi la délégation asiatique comme un fardeau. Pour finir, le Japon, sous l’ère Edo entreprit un repli sur soi comme très peu de pays l’ont opéré dans l’histoire de l’humanité. C’est le 鎖国 Sakoku. Le Japon acceptera la présence d’une infime délégation étrangère, uniquement à Nagasaki et à des fins commerciales. Les personnes réussissant à allant sur le reste du territoire japonais sans y être invité s’exposent à des années de prisons, suivit de la peine de mort.
Hasekura, une fois rentré au pays, sera considéré comme un espion et un évangéliste, il mourra de maladie un an après son retour définitif au Japon. Ce seront ses deux fils qui passeront en cour martial au milieu de leurs vingtaines. Ils ont été aperçu en train d’effectuer une prière différente de celle qu’ils eurent fait lors de leurs jeunesses, celle des chrétiens catholiques. Pour éviter toute possibilité d’évangélisation de l’intérieur, les deux enfants de Hasekura vont être emprisonnés pendant 20 ans et être ensuite pendus en place publique. Les Espagnols au donc peut-être partiellement réussi leur mission car aujourd’hui, le nombre de catholiques au Japon s’élève à quasiment deux millions. Encore aujourd’hui, il n’y a que 1,7% d’étrangers au Japon, et ceux-ci ont un qualificatif aussi péjoratif qu’affectif, les gaijin.
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